Friday, July 07, 2006

Josephine et Maximillien: La récupération des enfants s'est faite dans l'inhumanité la plus complète



Les deux enfants dont la garde est disputée par leurs parents ont été rendus à leur père canadien, tandis que leur beau-père échappe finalement à la mise en examen.

L'AFFAIRE Gettliffe vient de prendre un nouveau tournant. Alors que la tension semblait avant-hier monter d'un cran, avec la restitution des enfants par les forces de l'ordre à leur père canadien, des signes d'apaisement sont apparus hier, avec la libération de Francis Gruzelle, le compagnon de Nathalie Gettliffe.

Après 48 heures de garde à vue à la brigade de recherches de Tournon (Ardèche), ce dernier est ressorti libre, échappant contre toute attente à la mise en examen requise contre lui par le procureur de la République de Privas, Christophe Raffin.

Après une perquisition à son domicile mardi matin, Francis Gruzelle avait été placé en garde à vue, sur la base de deux plaintes déposées contre lui pour outrages aux gendarmes et menaces à l'encontre de l'ex-mari de Nathalie Gettliffe, Scott Grant. Ces motifs avaient ensuite été étendus aux chefs de «complicité d'enlèvement d'enfant de moins de 15 ans et séquestration», Francis Gruzelle ayant organisé la fuite des enfants pour éviter l'application d'une décision de justice ordonnant leur retour au Canada. Cachés dans la banlieue d'Albertville, en Savoie, chez des cousins éloignés de leur mère, Joséphine et Maximilien, âgés de 11 et 12 ans, ont passé la journée de mercredi aux côtés de gendarmes et d'intervenants médico-sociaux.

Une secte en France mais pas au Canada
«Totalement abusives et fallacieuses !», s'exclamait hier Me Dominique Chambon, faisant référence aux 48 heures de garde à vue de son client Francis Gruzelle. «Le vrai motif, c'est qu'il fallait le neutraliser le temps de récupérer les enfants.»

De son côté, Francis Gruzelle se dit «très amer». «La récupération des enfants s'est faite dans l'inhumanité la plus complète, accuse-t-il. Ils ont été emmenés sans pouvoir récupérer aucune de leurs affaires, et sans pouvoir nous embrasser, leur grand-mère, leur petit frère et moi.»

Tenus dans un endroit secret avec leur père, les enfants devaient immédiatement repartir pour le Canada. «Là où ils retomberont complètement sous son emprise», peste Francis Gru zelle qui, comme Nathalie Gettliffe, accuse Scott Grant d'appartenir à l'Eglise internationale du Christ, organisation considérée comme une secte en France mais légale au Canada.

C'est pour cette raison que Nathalie Gettliffe dit avoir fui ce pays, en 2001, avec ses enfants. Ce qui, au regard de la convention de La Haye, est considéré comme un enlèvement. C'est lors d'un voyage au Canada, le 11 avril dernier, qu'elle a été interpellée et placée en détention provisoire. Son jugement est prévu le 16 octobre prochain devant la Cour suprême de Colombie-Britannique, où elle encourt dix ans de prison.

Enceinte de sept mois, elle devait comparaître hier devant le tribunal de New Westminster, dans la banlieue de Vancouver, pour obtenir une éventuelle remise en liberté conditionnelle.

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